Parole religieuse ou mots d’amour prennent toujours le risque d’osciller entre jubilations et tourments… dès qu’ils rappellent la lourdeur des rituels qui font peser le temps.
Ces risques, Poulenc les prend lorsqu’il compose ses oeuvres religieuses. Le déroulement liturgique est immuable : d’un côté le Stabat, une adresse mystique et lyrique à une mère lorsque meurt son fils, de l’autre le Gloria, la célébration de ce fils vivant encore dans les coeurs.
Les rituels, Poulenc s’en joue : la composition ravive les motets français du XVIIème siècle, les sonorités sont inédites voire dissonantes, et les choeurs, tour à tour empathiques ou impertinents, sont à l’image de ces anges qui, dans les fresques d’antan, tirent la langue, souvent !
« À bout de souffle », explorant le langage amoureux après Monteverdi et avant deux opéras baroques français, trouve en Poulenc une visitation de la musique ancienne, et l’incarnation d’une parole vive pour chanter la fragilité du temps présent qui rassemble.
Distribution
Soprano solo : Anaïs Constans
O.U.T. : « Orchestre de l’Université de Toulouse », direction Jean-Guy Olive
Chœur « À bout de souffle » et Chœur Toulouse Garonne, direction Stéphane Delincak
Assistants et coachs vocaux : Nathalie Accault, Anne-Laure Touya, Antonio Guirao-Valverde
Chef de chant : Cyril Kubler